1. |
Branché en '92
03:51
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Branché en 92
« C’est évidemment un lieu commun de rappeler que les plus jeunes sont aussi les plus branchés de nos sociétés. Par rapport à leurs propres parents, ils se positionnent donc en tant que détenteurs d’un savoir qui souvent échappe à leurs ainés. Ces adolescents savent, et par le fait même, les plus âgés en savent moins qu’eux. »
— L’adolescent hypermoderne, Le nouveau rapport au temps des jeunes, Jocelyn Lachance.
Chez nous, c’était en 92…
De l’été j’ai pas vu la pelouse :
On était branchés sur le Net –
Y s'passait pas grand-chose là,
Mais on restait
Branchés sur le Net
Dans l’espoir d’être surpris par l’humanité
Cliquez sur connexion…
Le nom de ma connexion
C’est la révolution;
Ce modem en crie la chanson
Et on cherche quelque chose, tu vois;
On trouve même des choses qu’on ne cherchait pas!
On devient des Cartier navigateurs des mers
Connectés avec la terre
Chez nous, c’était en 92…
De l’été j’ai pas vu la pelouse :
On était branchés sur le Net –
Y s'passait pas grand-chose là,
Mais on restait
Branchés sur le Net
Dans l’espoir d’être surpris par l’humanité
Puis est arrivé le chat
Personne savait comment l’écrire :
Y’en a qui écrivait ça « chat »,
D’autres « chatte »;
Il s’est écrit des tchats pour en débattre…
Moi, j’ai chatté avec Julie du Pont-Neuf
Mon nom à moi c’était Motocross79…
Mais mon ordine a planté,
C’tait un 286 ave 4 megs de ram
Chez nous, c’était en 92…
De l’été j’ai pas vu la pelouse :
On était branchés sur le Net –
Il s'passait pas grand-chose là,
Mais on restait
Branchés sur le Net
Dans l’espoir d’être surpris par l’humanité
« Oui, bonjour, M. l’Informaticien,
J’aurais besoin de service, s’il vous plait… »
Il a réparé mon bogue tellement lentement
En buvant de l’orangeade et en me montrant des passes de kung-fu d’malade,
Comme de quoi le monde venait d’être déséquilibré…
Chez nous, c’était en 92…
De l’été j’ai pas vu la pelouse :
On était branchés sur le Net –
Y s'passait pas grand-chose là,
Mais on restait
Branchés sur le Net
Dans l’espoir d’être surpris par l’humanité…
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2. |
Algorithme
03:11
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Algorithme
« Les enquêtes menées auprès des premiers praticiens de ces outils font apparaître que leur utilisation est étroitement associée à un projet de perfectionnement de soi. »
— À quoi rêvent les algorithmes, Dominique Cardon.
Je regarde des photos de toi à la plage
Sans être ton ami, je suis du voyage
Je respire ton assiette de crevettes
Mais ça bourre un peu moins au bout de l’Internet
Tu me laisses sur mon appétit
Tu me laisses penser que peut-être si…
Tu apparaissais dans mon actualité
On te suggèrerait dans mes préférés
Si tu apparaissais parfois dans mon fil actualité
On te suggèrerait dans mes préférés
J’ai vu tes parents dans Mon voyage à Londres
Je les ai rencontrés sans te faire honte
Ta mère à Trafalgar Square
Ton père devant le Big Ben
Beau-papa en short de coton
Belle-maman nourrit les pigeons
Ça me laisse sur mon appétit
Ça me laisse penser que peut-être que si…
Tu apparaissais dans mon actualité
On te suggèrerait dans mes préférés
Si tu passais parfois dans mon fil actualité
On te suggèrerait dans mes préférés
Je vois des photos de toi au zoo
Tu nourris des bêtes itou
Peut-être que si je te contacte
Y’aura d’quoi pour moi dans ton sac
Tu apparaissais dans mon actualité
Maintenant on te suggère dans mes préférés
Si tu passais parfois dans mon fil actualité
Maintenant on te suggère dans mes préférés X 3
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3. |
Tu fais peur à l'amour
02:59
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Tu fais peur à l’amour
« Le « réflexe d’institution » faisait bâiller les plus créatifs, qui trouvaient qu’ils perdaient à voter des bouts de phrases sur PowerPoint et que n’importe quoi d’autre aurait plus de chance de transmettre à leur entourage un quelconque enthousiasme pour le pays québécois. »
– L’organisationnite aigüe, Les luttes fécondes, Catherine Dorion.
Tu me fais peur
Tu fais peur à l’amour…
Tu me fais peur
T’es plus carré que ne l’est le puritanisme anglais
Ta beauté elle compenserait, si tu te la bougeais
Tu ratisses la nuit d’automne avec ta superbe dégaine,
Mais t’as de la misère à susciter le moindre « je t’aime »…
« Tu m’aimes?
C’est pas que ch’t’aime pas, c’est parce que… »
Tu me fais peur,
Tu fais peur à l’amour…
Tu me fais peur
Tu enlignes tes coups et tes combines comme une machine
Tu n’as presque pas de pouls, mais t’as de la discipline
En amitié, c’est toi qui es le Papa-Terminator
Tu fais Lac-Beauport du matin au croque-mort…
Le croque-mort!
Tu me fais peur,
Tu fais peur à l’amour…
Tu me fais peur
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque-toi donc ben lousse!
Slaque ta cravate lousse!
Tu me fais peur,
Tu fais peur à l’amour…
Tu me fais peur!
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4. |
Marianne musulmane
02:47
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Marianne Musulmane
« Les temps sont résolus où la piraterie colonialiste spoliait les richesses de certains peuples au bénéfice d’autres sans le contrôle d’une loi ou d’une morale quelconque. Il faut mettre fin à toutes les séquelles de cette situation qui peuvent encore subsister » — La haine de l’occident, Jean Ziegler.
Normal que
Marianne
Devienne musulmane
Normal que
Marianne
Devienne musulmane
Normal que le taxi
Lui ait enfin permis de voir un médecin
Un mec bien instruit
N’aurait autrement jamais croisé son ch’min
Normal que
Marianne
Devienne musulmane
Normal que
Marianne
Devienne musulmane
Normal qu’elle se découvre
Qu’importe qu’elle se couvre ou se découvre
Normal que cette Shéhérazade d’ici
L’envoute avec sa Chasse-galerie
Normal que
Marianne
Devienne musulmane
Normal que (Fais-toi z’en pas)
Marianne (C’est ça qui est ça)
Devienne musulmane
Normal que Marianne
Devienne
Normal que Marianne
Devienne
Ho!
Normal que Marianne
Devienne
Musulmane, musulmane
Normal, ses amis ne lui font plus la bise
Normal, c’est ainsi quand la religion divise
Normal, les lignes ouvertes aux opinions fermées
Normal de s’ajuster quand on commence à s’aimer
Marianne, musulmane
Normal que (Fais-toi z’en pas!)
Marianne (C’est ça qui est ça!)
Devienne musulmane
Normal que
Marianne
Devienne
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5. |
Pyromane no 5
03:06
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Pyromane no 5
« Pontiac se rappelait surtout comment il avait gagné les faveurs de sa femme. En mal d’aimer, il avait allumé sa torche d’écorce de bouleau et avait fait le tour du campement des filles pour en trouver une qui accepterait de l’éteindre. »
–L’amour et la guerre, L’Odawa Pontiac, Bernard Assiniwi.
J’étais pur et blanc,
J’étais saint comme un enfant,
Enflammé par mes propres sens,
Imbibé de ton essence
T’es d’venu ma blonde,
Tu es une bombe!
Et comme si c’t’étais pas assez
Tu t’es encore parfumée
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
Tu en fais trop :
Tu embaumes à vélo…
Je meurs dans ton sillage
Fou de ton enfumage!
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
Je vais me discréditer…
Je vais m’empoupouner!
Tous ces artifices
Qu’il fallut que je visse!
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
Pyromane pour femmes
Quatre push pis j’plane
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6. |
Touche-moi pas
03:23
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Touche-moi pas
« Fidel et Naty se retrouvent enfin à La Havane, dans le modeste appartement que ses sœurs ont loué pour lui. Les voilà désormais amants. Mais l’amour physique ne suffit pas à la retenir. Les amourettes défilent bientôt et Fidel s’attelle à rattraper l’abstinence des mois de prison »
—Femmes de dictateur, Diane Ducret.
Touche-moi pas
Touche-moi pas
Ah!
Touche-moi pas
Le monde se termine avec toi
T’en es conscient
J’en suis consciente
Tout ça se fera dans le droit
Dans le plus grand respect du droit
Et ce sera permanent
Permanente
Devant ces efforts affreux
Devant ce tas cheveux
Humains
Que chante la femme du souverain?
Touche-moi pas
Touche-moi pas
Ah!
Touche-moi pas
Hitler, ton cell est décédé
Et Daesh l’a revendiqué pour le prophète
Kim Jung va tous les bombarder
Et Poutine va tous les droguer
La consternation s’ra complète
Ça se répand par le Web
Sur une toile, une toilette
Tous les tyrans tuent par le verbe
Leurs femmes les regardent et puis gerbent
Espérant que tout ça s’arrête
Suffragettes
Devant ces efforts affreux
Devant ce tas cheveux
Humains
Que chante la femme du souverain?
Touche-moi pas
Touche-moi pas ah!
Touche-moi pas
-Envoye bébé!
Laisse-toi aller!
-Non!
Comment peux-tu chercher l’extase
Ici dans une chambre à gaz
Pourquoi sors-tu reviens ici
J’ai pas fini avec mes cris
Et il faut qu’on jase
Je m’embrase
Devant ces efforts affreux
Devant ce tas cheveux
Humains
Que chante la femme du souverain?
Touche-moi pas
touche-moi pas là
Touche-moi pas
Touche-moi pas
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7. |
Elle a raison
02:56
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Elle a raison
Ils les ont même menacées de trouver leur adresse civique (via leur adresse IP) et de leur " montrer c’est quoi un vrai homme " — Les féministes, les réseaux sociaux et le masculinisme, Sarah Labarre.
Dire que tu l’aimes et qu’elle te contredit,
Dire qu’elle le fait devant tes amis…
T’aurais besoin d’appeler au s’cours!
Mais faudrait avouer que tu te goures…
Elle a raison, tu as tort
Pauvre martyr voilà que tu t’retires,
Que tu constates dans un soupir
En consultant Wikipédia
Que tu as tort et qu’elle te bat!
Elle a raison, tu as tort
Dire que tu l’aimes et qu’elle te contredit,
Dire qu’elle le fait devant tes amis…
T’aurais besoin d’appeler au s’cours
Mais faudrait avouer que tu te goures…
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8. |
Dalhousie
04:10
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Dalhousie
« La population humaine grandit. Ce que nous appelons notre civilisation ressemble à un chancre. Nous envahissons, nous dévastons, nous salissons l’air, l’eau, l’humus fertil, les mers, les prairies, les forêts, les marais, les montagnes, les déserts et les pôles ; demain, la Lune et la planète Mars… »
— L’humanité disparaitra, bon débarras ! , Yves Paccalet.
Y fait trop chaud
Faut être encore
Dedans dehors
Viens on va prendre l’auto
Lèche le hublot
Nourris ton chien
D’un brun marin
Et on va prendre l’auto
Nos corps sont nombreux
Et la chaleur intense
De nos rêves immobiles
Nourrit le smog
Du viril temporaire
Le pied sur l’accélérateur de misère
Ça presse on va lentement
Nos ventres en sont conscients
On parle un peu d’espoir
On veut pas décevoir
La clim à fond
Le toupet en
Queue d’ouragan
Et on va prendre l’auto
Trop de retard
Dali dehors
On va partir
Mais on va prendre l’auto
Refrain
Reste englouti
Rue Dalhousie
On sera sous l’eau
Et on prendra l’auto
La clim à fond
Et le chien dans
‘Queue d’ouragan
Nous on prendra l’auto
refrain
un peu
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9. |
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Les signaux contradictoires
« un seul moment singulier nous fut accordé
où il n’y avait aucune distance
entre l’arrêt intime de notre hâte et
le recul très précis de l’angoisse
aucune distance que cette parfaite
rotation intrieure »
– Signes et rumeurs, un seul moment singulier nous fut accordé, Marie Uguay.
Elle se rend à pied dans une soirée entre amis
Elle est invitée à neuf heures, qu’il a dit
Elle est à l’heure, mais elle n’est pas à l’aise
Et la v’là coincée pour disposer les chaises
Le gars qui organise le party la trouve sympathique
Elle dit que c’est réciproque, mais c’est à sens unique
Elle vient pour l’embrasser et il se tasse rapidement
Elle se plante enfargée et son nez pisse le sang
Ça pisse le sang
Ça fait un océan
Elle cherche à reprendre son air
Quand les signaux ne sont pas clairs
Elle cherche encore plus fort
Quand les signaux sont contradictoires
Stop!
Et ça continue…
La blessée reste au sol et les invités arrivent
Il débouche une bouteille, raconte son esquive
Tous le félicitent pour la franchise de son geste
Et condamnent la folle en sang qui sur le sol reste
Quelle mauvaise lecture fait-elle de la réalité!
Danse pendant qu’elle est assommée…
Elle cherche à reprendre son air
Quand les signaux ne sont pas clairs
Elle cherche encore plus fort
Quand les signaux sont contradictoires
Des couples se forment dans la simplicité
Autour du corps qui commence à gonfler
Tous dansent jusqu’au matin
Quand il explose soudain
Quand il explose soudain
Les morceaux ravivent la fête comme des confettis
Et sur les murs, quel gâchis!
Elle cherche à reprendre son air
Quand les signaux ne sont pas clairs
Elle cherche encore plus fort
Quand les signaux sont contradictoires
Oh!
Flashe à gauche, tourne à droite
Y’arrêtera pas, y va continuer
Ç’arrêtera pas, ça va continuer
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10. |
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Quelque chose de bien
« Dans quel groupe d’hurluberlus étais-je tombé, auprès d’un fils qui avait de toute évidence pactisé avec ces diablotins aux bottes clinquantes ? Fils en train de se punkiser lui-même ? Je me sauvais, entouré de punks. Pourtant, au fond, il ne me déplaisait pas de m’essouffler avec eux. Parfois, en les voyant paresser sur les fortifications, au sommet de la porte Saint-Jean, je me disais qu’ils représentaient peut-être les derniers contestataires. Ultimes révolutionnaires, sauraient-ils rafraichir la civilisation indubitablement décadente de cette fin de siècle ? » – Le punk et le rat, Docteur Wincot, Jean Désy.
Oh! Quelle chance! Un grand génie est né aujourd’hui
Aura-t-il une chance infime d’être excellentissime
Nous gratifiera-t-il de ton génie ou de ses selfies
Sera-t-il de ses sublimes que l’époque supprime ?
Si tu donnes pas un coup de main, ôte-toi du chemin
Sera-t-il obnubilé par sa puberté
Au point de se détruire sans rien accomplir
Est-ce que pour lui la quintessence sera de brulé de l’essence
En mettant des bélugas à frire
Si tu donnes pas un coup de main, ôte-toi du chemin
Ôte-toi, pis tais-toi
S’il arrive à traverser l’immense marée
D’imbéciles insignifiants qui peuplent notre temps
Deviendra-t-il un scientifique sans l’esprit maléfique?
Ou sera-t-il breveté par l’industrie privée ?
Il va falloir que tu choisisses, mon fils
Si tu donnes pas un coup de main, ôte-toi du chemin
Y’a du monde qui essaye de faire quelque chose de bien
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11. |
Belvédère
04:08
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Belvédère
« Chaque souvenir que j’ai noyé au fil des ans est maintenant remonté à la surface sans que j’y puisse quoi eu ce soit. Une masse de mémoire qui flotte autour de moi. Une île de nous. »
—Les écrivements, Matthieu Simard.
En quête d’une place pour initier le doux feu de l’amour;
Se trouver seul pour s’embrasser à pleine gueule…
Penser aller roucouler sous les oiseaux de fer,
Rouler vers l’aéroport, croire être seul sur terre…
Mais au belvédère,
Il y a foule;
Malgré le gardien, malgré l’ampoule!
Au belvédère,
Malgré le cliché,
Sans originalité de lieu
Au belvédère,
Comme des papillons,
Les humains y vont le temps d’une saison
Ainsi qu’on y songe, on est frustré mais on replonge!
Notre route s’allonge vers le Bois-d’Coulonge…
Vers les clairs-obscurs de cette forêt d’arbres matures,
On pense être enfin seuls contre la nature…
Mais au belvédère,
Il y a foule;
Malgré le gardien, malgré l’ampoule!
Au belvédère,
Malgré le cliché,
Sans originalité de lieu…
Au belvédère,
Comme des papillons,
Les humains y vont le temps d’une saison…
On a pensé aux Plaines, même malheureuse rengaine :
C’est plein même la semaine, d’ailleurs, ce sont les pleines…
On ne peut que maudire ce Festival
Et attendre le calme du Carnaval!
Sur cette terre hostile, l’amour nous file
Entre les doigts…
Alors toi et moi, c’est hors du monde qu’on se prendra…
Ailleurs on pourrait s’aimer…
Mais au belvédère,
Il y a foule;
Malgré le gardien, malgré l’ampoule!
Au belvédère,
Malgré le cliché,
Sans originalité de lieu…
Au belvédère
Comme des papillons,
Les humains y vont le temps d’une saison…
Les humains y vont le temps d’une saison,
Comme des papillons…
Les humains y vont le temps d’une saison,
Comme des papillons…
Au belvédère!
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12. |
La peur de l'autre
04:18
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La peur de l’autre
« Seul celui qui a vécu entre les quatre murs d’une petite communauté connaît sa méchanceté et sa peur de l’étranger. »
–Traversée de la Mangrove, Maryse Condé.
Un matin de jour de l’an j’m’en vas à TVA
Avec ma basse pis mon sac à dos dans l’froid.
C’était pour jouer de musique traditionnelle québécoise…
En sortant de chez moi, le camelot me toise.
Y m’dit : « Heille! t’es musicien! Où tu vas de si bon matin?
Moi aussi je joue d’la musique, j’écris des cossins…
Je connais le claviériste de Céline Dion;
Ah! y m’a dit qu’y ch’t’rait un œil sur mes chansons!
J’me suis même trouvé un nom d’artiste,
C’est beau, c’est poétique, ça va marcher en crisse!
Je sais pas si je dois te l’dire, c’est trop malade…
Ah! et pis marde je te l’dis le nom c’est Tchad! »
Tchad!
Cool, c’t’un bon nom…
Le Tchad m’a donné sa carte d’affaires :
Il avait en tête qu’on pouvait faire des affaires.
Y’a pris mon numéro de téléphone à la maison,
Il m’a dit j’va te contacter dans pas trop long…
Woa! ç’aurait pu être plus long,
Mais ça pas été long!
Faque après mon passage au show du matin,
Le Tchad m’appelle et me parle du destin :
« C’était écrit dans l’ciel qu’on allait se rencontrer!
Viens écouter mes tounes, je suis prêt à te payer! »
Mais moi, j’ai eu peur d’avoir affaire à un malade,
De finir en morceau dans un couple de sacs Glad…
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre,
On avait peur de l’autre,
Tout le monde a peur de l’autre…
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre…
Alors j’ai appelé un chum pour qu’y vienne avec moi
Dans le sous-sol de cet inconnu un peu gaga.
Mais Tchad a refusé de rencontrer un étranger…
Aussi peureux que moi : y pouvait ben sécher!
La semaine d’après j’ai cessé d’recevoir le journal.
Après une couple de jours, je me suis plaint de mon mal.
Le boss des camelots m’a dit qu’il allait s’informer :
Il avait disparu sans avoir son congé.
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre,
On avait peur de l’autre,
Tout le monde a peur de l’autre…
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre…
Peut-être qu’on aurait tripé ensemble, si j’tais allé…
Peut-être pas, là,
Mais peut-être que oui!
Ainsi, la mort évanescente des poètes
Touche autant les petites que les grandes vedettes :
Le Tchad comme le lac d’Afrique ainsi nommé
S’était envolé, comme évaporé…
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre,
On avait peur de l’autre,
Tout le monde a peur de l’autre…
Il avait peur de l’autre,
J’avais peur de l’autre…
-Fin-
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Christian Jacques
Je suis un bassiste qui s'est mis à chanter et jouer de la guitare parce qu'il avait des
textes.
Je viens de la scène punk, mais j'ai aussi fait pas mal de musique traditionnelle québécoise et de métal québécois.
J'aime l'énergie, la littérature, le sport et particulièrement la pêche.
Je suis capable de te dire si un poisson est de bonne humeur rien qu'en le regardant.
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